.                     Eglise de Davayat

 

 

Eglise de Davayat

 

L’église du village, qui élève sa silhouette à l’ouest du bourg au milieu d’un écrin de verdure et de parterres fleuris, est placée sous le patronage de St Julien. Tableau, vitrail et déclaration de l’évêque de Clermont ( 26 aout 1696), nous rappellent cette protection qui, au cours des siècles, eût tendance à s’effacer devant le culte de Sainte Flamine. Plus récemment encore, Saint Julien était plus particulièrement fêté au Mas de Davayat.

Saint Julien était un soldat romain originaire de Vienne (Isère). Chrétien, il quitte l’armée pour fuir la persécution de l’empereur Dioclétien mais est repris par les romains en Auvergne prés de Brioude où il avait trouvé refuge. Il est décapité vers 304. Son corps est vite honoré comme martyr et son culte se répand en Auvergne au VIème siècle. La statuaire le représente de façon traditionnelle en soldat tenant d’une main la palme de martyr et de l’autre l’instrument du supplice le glaive.

Mais Sainte Flamine reste depuis toujours au cœur des paroissiens par les miracles dont elle est parée mais aussi par les témoignages du passé qui restent présents autour de l’église avec la pierre de Ste Flamine et dans l’église avec le puits au milieu de la nef. La fête de Sainte Flamine revêtait un caractère particulier dans le village longtemps marqué par les processions et les fêtes qui avaient lieu le 2 mai de chaque année.

Les récits, cependant, divergent sur ses origines :

Sainte Flamine, selon les hagiographes, serait née à Nicomédie en Asie mineure, elle aurait souffert le martyr sous le règne de Dioclétien autour 285 et 303.

Mais, selon la tradition populaire, elle aurait été la fille d’un patricien dont la villa s’élevait à l’emplacement de l’actuel château de Montaclier. Connue pour son zèle dans la propagation du christianisme, elle fut dénoncée au Gouverneur qui envoya des soldats pour la mettre à mort. Elle tenta de s’enfuir et finit sa course au pied d’une pierre à laquelle elle s’agrippa. Nul ne put l’en arracher. Pour en finir, on lui trancha la tête qu’on jeta dans le puits creusé sous le temple en ruine de Teutatès. Plus tard, sur le temple fut construite une église qui abrite toujours le puits de Ste Flamine. L’eau en est miraculeuse. Un chef barbare y retrouva la vue.

Depuis 950, les reliques de sainte Flamine sont honorées à Davayat. L’édifice renferme, sur le coté gauche du chœur, la chasse de Ste Flamine en bois sculpté et doré qui fut offerte en 1665 par le marquis de Combronde (comte de Brion) en remerciement de la guérison en 1662 de sa fille aveugle.

L’église, de style roman, a été remaniée au XVIII e. En 1705, le chœur et une partie de la nef voutée menaçait ruine. Aussi, le chœur fût-il démoli puis reconstruit en 1706. Une muraille, à l’entrée du chœur, dût être élevée provisoirement sous l’arcade soutenant le clocher. Le chœur fut progressivement réaménagé en 1711. Le retable, pièce maitresse de l’église, de style baroque, a été réalisé entre 1708 et 1711, dans un premier temps par le Maître-menuisier riomois Pierre Dubois et repris et terminé par le sculpteur clermontois Maître Boisin.

De 1833 à 1841, l’église fut à nouveau l’objet de grands travaux avec la reconstruction de la nef, l’élévation d’une voute sur la nef, la démolition du clocher et sa reconstruction à l’extrémité ouest de l’édifice. La construction des deux chapelles et de la sacristie n’intervint que plus tard, peu après 1880, mais le parachèvement du clocher par la réalisation d’une flèche, relancé en 1900, n’aboutit point.

Dans l’église, de part et d’autre de la nef, les chapelles sont consacrées l’une coté droit, à la Vierge, l’autre, coté gauche, à sainte Flamine. Elles nous permettent d’admirer notamment les statues en bois sculpté polychrome de la « Vierge à l’enfant (XVIIIe), st Julien en soldat romain (XIXe), Ste Marguerite, un moine franciscain... ». Un remarquable Christ en Croix en bois du XVIe inscrit aux Monuments historiques le 10 mars 2010 est en voie de restauration.

Que Saint Julien et Ste Flamine dont statues et vitraux témoignent de leur présence constante dans cette église, tant de fois invoqués et priés durant des siècles, continuent à apporter aide et protection.

Documentation : L’église de Davayat réalisé par le SIET Brayauds et Combrailles, dictionnaire des communes du Puy de Dôme, archives diocésaines « la vie des saints ».